Un fléau mondial qui connaît toutefois une baisse du taux de mortalité
En 2018, 18 millions de personnes ont été diagnostiquées et 9,5 millions sont décédées des suites d’un cancer dans le monde. En raison de la croissance et du vieillissement de la population, près de 28 millions de nouveaux cas et 16 millions de décès sont anticipés en rythme annuel à partir de 2040. Si les facteurs démographiques sont cruciaux, les facteurs environnementaux et comportementaux sont de plus en plus prégnants.
En France, 382 000 nouveaux cas de cancers ont été estimés en 2018 ; la même année, 157 000 décès par cancer sont survenus, dont 90 000 hommes et 68 000 femmes. Les cancers du poumon, du colon, de la prostate et du sein demeurent encore les plus meurtriers.
Le cancer : un long et complexe phénomène biologique
Le cancer, terme largement générique, regroupe une large diversité de syndromes, il touche tous les types cellulaires et tous les organes. Le terme cancer décrit également les multiples stades d'évolution allant du phénomène néoplasique au stade métastatique.
Développement du cancer
Le processus de cancérisation est un lent phénomène qui s’étale sur de nombreuses années et qui débute par une modification drastique du comportement d’une cellule suite à une mutation de son génome. L’apparition puis le développement d’une tumeur jusqu'à son stade métastasique sont ensuite le fruit d'un enchaînement d’événements biologiques multiples. Les cellules tumorales se multiplient de manière anarchique suite à la perte ou l'inhibition des mécanismes cellulaires normaux comme l'inhibition de contact. La tumeur, qui se forme alors, interagit avec son micro-environnement en détournant à son profit les cellules saines afin de favoriser sa propre croissance. La biologie tumorale et l’analyse génomique ont permis de décrire très précisément les éléments structurants du développement tumoral et ainsi de déterminer les points clés pour des interventions thérapeutiques efficaces.
Historiquement, l’approche anticancéreuse est composée de trois traitements le plus souvent complémentaires : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
Cette dernière a connu une évolution marquée avec l’arrivée de chimiothérapies ciblées dans les années 90, notamment les anticorps monoclonaux à même de cibler spécifiquement les cellules tumorales. Chirurgie et radiothérapie ont, quant à elles, connu des progrès incrémentaux de leur efficacité par une adaptation des protocoles de combinaison et l'accumulation des données cliniques.
L'immense diversité des cancers fait que les incidences, la prévalence, les taux de survie ainsi que les approches thérapeutiques affichent une variabilité très importante. Cette variabilité se double d'une variabilité individuelle des patients que ce soit au niveau génétique ou physiologique faisant de la cancérologie l'une des spécialités les plus complexes de la médecine.
Malgré des prises en charge de plus en plus précoces liées à l'amélioration de la détection et la découverte de nouvelles molécules anti-tumorales, le cancer reste une problématique de santé publique de la plus haute importance. Si le taux de survie et les cas de rémission après traitement sont globalement en progression depuis une trentaine d'années, certains types de cancers affichent toujours un pronostic très défavorable.